Fabrication
d'un "Wirlki" Aborigène
On
connait ce
fameux bâton de jet du centre de l'australie sous
différent noms: Le
plus commun etant "number seven" ou numéro 7 ou encore "swan
neck" col
de cygne, en fait son nom Aborigène le plus répandu dans
la région est
"Wirlki" qui veut signifie "os de machoire" dans ces dialectes.
Effectivement, remarquez combien nette est la ressemblance avec un os
de
machoire inferieure...frappant !
Il s'agit d'un des plus redoutable baton de jet Aborigène et son
utilisation primaire etait la guerre, même si l'on peut chasser
avec.
Il etait en effet grâce a son bec, capable de contourner les
boucliers
enemis.
Pour se faire, Il doit se lancer avec le bec vers l'arrière
contrairement à ce que l'on pourrait penser, le bec n'etant pas
suffisament solide en général pour supporter d'enormes
chocs direct.
L'impact avec le bouclier adverse se produisait de façon plus
probable
de cette façon avec l'extérieur de la courbure de la pale
sans bec. le
choc entre deux objets lisses et durs en bois faisait glisser et
ejecter
le wirlki vers l'extérieur, mais a ce moment precis le bec
accrochait
le bouclier, bloquer la bâton autour de celui ci et transformer
instantanement toute l'energie de translation et rotation en seule
energie de rotation. Le bâton se rabattait alors puissament en
tournant
autour de se point fixe sur le defenseur....ouch !!!
Ces bâtons font couramment 70-90 cm d'envergure et pesent de
300-600 g
et traditionnellement rainurés sur leur surface
supérieures(extrados)
Un des temps fort de mon experimentation a été de
reproduire un de ces
wirlki(d'aprés un gabari relevé sur un objet du
musée quai Branly à
paris) dans le bois dans lequel ils étaient
généralment fabriqué autour
de la région de Tennant Creek(NT), le mulga(accacia aneura)


Aprés
une aprés midi dans le bush, reperage d'une jonction parfaite
racine
tronc trés solide d'un mulga aux alentours de Coobar(NSW),
puis
coupe et extraction de la racine à l'aide d'une hachette et
d'une
machette en métal.
Cette operation m'a pris plusieurs heures car le bois de Mulga est
trés
dur et aurait necessité une grande hache, parfois j'avais
l'impression
de frapper un bloc de métal et mes outils rebondissaient...




Partitionnement
et separation des deux parties à la force des bras pour arracher
les dernières fibres
c'est du sport ! seance de musculation gratuite et en pleine air...

Le
moment le plus critique: Fendage de la pièce longitudinalement
à l'aide de la hachette pour créer une paire de
bâton jumeaux.
J'en tremblais de peur de les rater ! Amorce a une
extrémité, sur le coude pour tenter de conserver la
racine en moitié.
Juste
pour cette experimentation j'aurais pas regretté le voyage,
Le mulga c'est vraiment le roi des Accacia. En plus de ses graines de
sa gomme, et tout ce qu'il pouvait fournir au peuples Aborigènes
il
permettait de créer de tel bâtons de jets...
Respect pour cet arbre !
La
paire de bâtons de jet fini pour le vol aprés quelques
heures de façonnage de retour en france.
Il manque encore le fameux renurage longitudinal traditionnel et donc
un peu lourd il ne depasse guère 60 m
mais embarque prés de 600 g de bois dans leur vol !
Les
deux parties sont la intactes, j'ai réussi!
Je ne pourrais malheuresement pas me servir de la racine sur une des
moitiés et transformais le Wirlki en kylie normal sans bec
il est probable que cela devait arriver aussi aux Aborigènes
pensais je en me rassurant.
Façonnage
et degrossisage a la machette du wirlki, il faut alléger la
pièce de bois sur place sinon c'est trés lourd !

Aprés
quelques ampoules, une petite pause comtemplative aprés
l'effort,
encore dans sa gangue de bois mais je la tiens ma forme en numéo
7
cette fois !